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Comprendre la phobie scolaire.

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Les jours d’été, baignés de soleil et de liberté, s’effacent lentement. Les matins paisibles, les après-midis ensoleillés à lézarder au bord de l’eau…il est temps de tourner la page. Les sacs à dos prennent le relais des serviettes de plage, les cahiers vierges attendent sagement sur les étagères, et les réveils matinaux reprennent leur rituel implacable. La reprise scolaire est le début d’un nouveau chapitre, une page blanche où chaque élève écrit son histoire. Entre l’excitation de nouvelles aventures et de retrouvailles; et un sentiment de nostalgie envers l’été qui tire sa révérence, pour certain(e)s, c’est également le retour d’un trouble bien plus puissant : la phobie scolaire.

La phobie scolaire est un trouble souvent méconnu et sous-estimé qui touche de nombreux élèves à travers le monde. Elle se caractérise par une peur intense et irrationnelle de l’école, qui peut entraîner des conséquences graves sur la vie académique, sociale et émotionnelle de l’enfant. Selon l’INSERM, la phobie scolaire est difficile à mesurer et souffre encore d’une image de trouble peu sérieux. C’est pourquoi Laelia Benoit, chercheuse à l’INSERM, a lancé en 2018 une vaste enquête sur les profils et le devenir des enfants qui souffrent de « refus scolaire anxieux » (RSA).

Qu’est-ce que la phobie scolaire?

La phobie scolaire n’est pas simplement une aversion occasionnelle pour l’école ou les devoirs. C’est un trouble anxieux sévère qui peut entraîner une réelle souffrance chez l’enfant ou l’adolescent concerné. Les symptômes de la phobie scolaire peuvent inclure des crises de panique, des nausées, des maux de tête, des pleurs fréquents, et même des vomissements à l’idée de se rendre à l’école. Ces réactions peuvent sembler excessives et disproportionnées par rapport à la situation réelle.

Les causes de la phobie scolaire

Les causes de la phobie scolaire sont complexes et peuvent varier d’un individu à l’autre. Cependant, certaines causes courantes incluent :

  1. L’anxiété sociale : Certains enfants sont particulièrement sensibles au regard des autres et craignent d’être jugés ou ridiculisés en classe.
  2. Les difficultés académiques : Les élèves qui éprouvent des difficultés à l’école peuvent développer une peur intense de l’échec, ce qui peut déclencher la phobie scolaire.
  3. Les changements majeurs dans la vie de l’enfant : Des événements tels que le déménagement, la séparation des parents, ou la perte d’un proche peuvent perturber la stabilité émotionnelle de l’enfant et contribuer à la phobie scolaire.
  4. Les pressions excessives : Des attentes élevées de la part des parents ou des enseignants peuvent mettre une pression excessive sur l’enfant, ce qui peut déclencher de l’anxiété.

Laelia Benoit, dans son étude, a interrogé 1328 élèves souffrants de RSA. Elle a mis en lumière que les adolescents développaient une phobie scolaire vers les 11-12 ans en lien avec différents troubles (dépression, phobie sociale) ou questions d’identité de genre ou encore un environnement scolaire dont ils se plaignent. Pour 49% de ces élèves, la phobie scolaire survient après des épisodes de harcèlement scolaire.

Comment identifier la phobie scolaire ?

Il est essentiel pour les parents et les enseignants de reconnaître les signes de la phobie scolaire afin de pouvoir apporter un soutien approprié à l’enfant. Les signes courants de la phobie scolaire comprennent une réticence extrême à se rendre à l’école, des plaintes fréquentes de maladies physiques le matin (comme des maux de ventre), des changements de comportement tels que l’irritabilité ou la retraite sociale, et une baisse significative des performances scolaires.

Les conséquences de la phobie scolaire.

La phobie scolaire peut avoir des conséquences profondes et durables sur la vie de l’enfant qui en souffre, ainsi que sur sa famille. Laelia Benoit souligne que 69% des parents d’enfants souffrants de RSA doivent adapter leur emploi du temps et qu’ils recourent à des soins qui ne sont pas remboursés.  « Peu de familles dépensent moins de 200 euros par mois. Un budget considérable pour les plus modestes ! », déplore Laelia Benoit.

Les conséquences de la phobie scolaire

1. Retard académique : L’un des impacts les plus évidents de la phobie scolaire est un retard académique significatif. Les enfants qui manquent fréquemment l’école ont du mal à suivre le programme scolaire, ce qui peut entraîner des lacunes dans leurs connaissances et leur développement.

2. Isolement social : La phobie scolaire peut également conduire à un isolement social. Les enfants qui évitent l’école ont moins d’opportunités de socialisation avec leurs pairs, ce qui peut affecter leurs compétences sociales et leur bien-être émotionnel.

3. Stress familial : Les parents d’enfants atteints de phobie scolaire sont souvent confrontés à un stress important. Ils doivent jongler avec les absences fréquentes de leur enfant à l’école, les inquiétudes concernant son avenir académique, et parfois le jugement social.

Les approches de traitement

Heureusement, la phobie scolaire peut être traitée avec succès, mais cela demande souvent du temps, de la patience et un soutien adéquat. Voici quelques approches de traitement qui peuvent être utiles :

1. Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : La TCC est l’une des méthodes les plus couramment utilisées pour traiter la phobie scolaire. Elle aide l’enfant à identifier et à comprendre les pensées et les émotions qui déclenchent son anxiété liée à l’école, puis à les modifier progressivement.

2. Soutien scolaire : Travailler en étroite collaboration avec l’école est essentiel. Les enseignants et le personnel scolaire peuvent adapter les besoins de l’enfant, fournir un soutien supplémentaire et mettre en place des plans d’intervention individualisés.

3. Médicaments : Dans certains cas graves, un médecin peut prescrire des médicaments pour aider à gérer l’anxiété de l’enfant. Cependant, cela doit généralement être combiné à d’autres approches thérapeutiques.

4. Soutien familial : L’implication et le soutien de la famille sont cruciaux. Les parents doivent être compréhensifs et patients, tout en encourageant progressivement leur enfant à surmonter sa phobie scolaire.

5. Interventions précoces : Plus la phobie scolaire est identifiée tôt, plus les chances de succès du traitement sont élevées. Il est donc essentiel de consulter un professionnel de la santé mentale dès que les signes de la phobie scolaire sont détectés.

Quelles ressources pour surmonter la phobie scolaire?

La phobie scolaire est un défi complexe, mais il existe des mesures préventives que les parents peuvent mettre en place, et ainsi, détecter au plus vite un trouble anxieux.

Stratégies préventives

1. Encouragez la communication : Il est essentiel d’encourager une communication ouverte et honnête avec l’enfant. Laissez-le exprimer ses préoccupations et ses craintes concernant l’école sans jugement. Cela peut aider à identifier les problèmes à un stade précoce.

2. Créez un environnement favorable : Fournir un environnement de soutien à la maison est crucial. Établissez des routines régulières, offrez du temps de qualité en famille et assurez-vous que l’enfant se sent en sécurité et aimé.

3. Impliquez-vous dans l’éducation : Restez impliqué dans la vie scolaire de l’enfant. Communiquez régulièrement avec les enseignants pour comprendre les progrès académiques et sociaux de votre enfant à l’école.

Ressources pour surmonter la phobie scolaire

1. Professionnels de la santé mentale : Consulter un psychologue ou un psychiatre spécialisé dans les troubles anxieux est essentiel pour le diagnostic et le traitement de la phobie scolaire. Ces professionnels peuvent élaborer des plans de traitement adaptés à chaque cas.

2. Soutien à l’école : Les écoles disposent souvent de conseillers scolaires ou de psychologues qui peuvent aider à élaborer des stratégies pour aider l’enfant à retourner à l’école progressivement. Il est indispensable que le personnel scolaire soit associé à la démarche.

3. Groupes de soutien : Rejoindre des groupes de soutien pour les parents et les enfants souffrant de phobie scolaire peut être très bénéfique. Cela permet aux familles de partager leurs expériences, de recevoir des conseils pratiques et de se sentir moins isolées.

4. Littérature et ressources en ligne : Il existe de nombreuses ressources en ligne, y compris des livres, des articles et des forums, qui fournissent des informations et des conseils utiles sur la phobie scolaire. Vous trouverez sur le site https://phobie-scolaire.org/ toutes les ressources indispensables.

5. Méthodes de relaxation : Apprendre des techniques de relaxation, telles que la respiration profonde, la méditation ou le yoga, peut aider l’enfant à gérer son anxiété liée à l’école.

La phobie scolaire est une expérience difficile à vivre, mais elle peut être surmontée avec un soutien approprié. Il est essentiel d’agir rapidement pour identifier les signes de la phobie scolaire et rechercher de l’aide professionnelle lorsque cela est nécessaire. En combinant des approches thérapeutiques, un soutien familial et un environnement favorable, il est possible pour les enfants de reprendre confiance en eux et de retrouver le chemin de l’école avec succès.

Le fil rouge à suivre est donc clair : offrir à l’enfant les moyens, le temps et la souplesse nécessaires à sa reconstruction et à son apaisement, s’adapter à son rythme sans vouloir lui imposer le nôtre ou celui des établissements, faire de l’enfant une priorité avant l’élève. (Source : ici)

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